Le monde me fait pleurer,
il est grand, trop grand, jamais
mon coeur ne pourra l' enlacer
tout entier. Je n' en veux pas
un petit bout, une miette,
je le veux tout, pour le graver
dans ma mémoire avant
de l' éloigner de ma bouche
pour toujours. Je veux en
parcourir tous les chemins,
des montagnes qui naissent
en grognant sous la neige
jusqu' à l' eau sans âge
des champs sauvages, des
bidonvilles des quartiers de l' Est
jusqu' au paradis truqué des
villes hautes. Le monde,
il est grand, trop grand, jamais
mon coeur ne pourra l' enlacer
tout entier. Je n' en veux pas
un petit bout, une miette,
je le veux tout, pour le graver
dans ma mémoire avant
de l' éloigner de ma bouche
pour toujours. Je veux en
parcourir tous les chemins,
des montagnes qui naissent
en grognant sous la neige
jusqu' à l' eau sans âge
des champs sauvages, des
bidonvilles des quartiers de l' Est
jusqu' au paradis truqué des
villes hautes. Le monde,
je veux faire la connaissance
de chacun de ses habitants,
serrer la main de tous les
hommes, embrasser toutes
les femmes, inventer un sourire
à chaque enfant - enfin, être présent
comme un frère de poussière,
de liane et de sang. Et puis ...
manger le monde, le boire,
le dormir comme je m' éveille,
l' engloutir du regard et de
la main, me retrouver, nu,
dans sa rue principale,
à mendier comme un
nouveau-né vieux de
quelques siècles de misère
et de frayeur, jeune de la
splendeur de la pluie
sur ses bottes jaunes.
de chacun de ses habitants,
serrer la main de tous les
hommes, embrasser toutes
les femmes, inventer un sourire
à chaque enfant - enfin, être présent
comme un frère de poussière,
de liane et de sang. Et puis ...
manger le monde, le boire,
le dormir comme je m' éveille,
l' engloutir du regard et de
la main, me retrouver, nu,
dans sa rue principale,
à mendier comme un
nouveau-né vieux de
quelques siècles de misère
et de frayeur, jeune de la
splendeur de la pluie
sur ses bottes jaunes.
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