dimanche 28 novembre 2021

La ville psychédélique.

Et la ville psychédélique
inventa ses armes.
Un petit homme à la mine sérieuse
transportait l’arsenal
dans son attaché case.
Les parisiens et banlieusards
le prenaient pour un gentil architecte,
un technicien de leur bien-être.
Il bâtirait des tours lumineuses 
et confortables, il installerait 
des espaces verts et des balançoires
pneumatiques pour les enfants.
Mais le petit homme
transportait les armes
psychédéliques de la Cité : 
drogues, métal, billets de banque,
violence du déplacement, indifférence
du rire, ankylose de l’espace des bras.

Get it on, get it on,
take rock n’ roll in your arms,
je voulais être heureux, 
j’avais décidé d’habiter une
voiture chromée, une Corvette,
une voiture américaine.
Je vis passer un soir
le petit homme à la mine sérieuse,
son attaché case infernal à la main,
et je l’écrasais comme un cafard malfaisant
au fond d’une ruelle sombre.
Son sang jaillit par tous
les pores de sa peau.
Mais ce n’était pas du sang !
le petit homme était empli de nausée,
empli de la salive brûlante du choléra.

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